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  • Photo du rédacteurCindy

Péripéties d'une maman solo, épisode 8 (Tattoo un jour, tattoo toujours)

Dernière mise à jour : 1 sept. 2021


Mardi 11 mai 2021


Cher Journal,


Ça fait quelques mois déjà que je réfléchis à un nouveau projet de tatouage. Oui, oui, j’avoue, une fois qu’on commence, c’est difficile de s’arrêter. On entend souvent dire que « c’est addictif, les tatouages », eh bien, c’est un peu ça ! Après, même si j’ai toujours su que j’en aurais plusieurs, il s’est quand même écoulé treize années entre le premier et le deuxième, alors, hein ! (Bon, c’est vrai, ça s’est un peu accéléré ensuite, hem, hem…) Je dois avoir vingt ans quand je me fais « piquer » pour la première fois. (Ça me fait toujours sourire quand je lis sur la page Facebook du salon où je suis allée pour mes derniers tattoos : « Salut les piqués ! » Je trouve l’image assez drôle en fait !)


(On s'était bien marrés ce jour-là !)


J’habite encore chez mes parents à cette époque, et il faut savoir que mon père n’aime pas du tout les tatouages. Pour te dire, même lorsque j’avais voulu me faire un deuxième piercing dans le lobe de l’oreille (je sais même pas si on appelle encore ça un « piercing » à l’heure actuelle), ça avait été toute une histoire ! Je l’avais finalement fait en cachette (en « stoemelings », comme on dit chez nous) lorsque j’étais retournée seule en vacances aux États-Unis, après l’année que nous y avions passée en famille. Je logeais chez notre ancienne voisine, et elle avait accepté de signer l’autorisation parentale (j’avais quinze ans). Mon père l’avait capté dans les dix minutes qui avaient suivi mon retour, mais il n’avait rien dit, il était trop content de me revoir ! (J’avoue, j’avais un peu compté là-dessus !) J’avais ensuite continué dans les piercings, avec un Helix, ainsi qu’un piercing au nombril. Mais les tatouages avaient déjà été évoqués et lorsque j’étais revenue avec mon piercing au nombril, mes parents m’avaient demandé, une lueur d’espoir dans les yeux, si c’était « à la place du tatouage »… Ça me fait encore rire quand j’y repense ! Bref. Un beau jour (ou peut-être une nuit…), dessin sous le bras, je franchis la porte d’un salon de tatouage qu’on m’a conseillé. Je suis légèrement mal à l’aise, parce que bon, je débarque pas avec un dessin énorme ni du style de ceux que je vois affichés. Il s’agit d’un petit marsupilami noir, que je veux me faire tatouer dans le bas du dos. Pour moi, ce dessin a une signification particulière (comme tous ceux qui suivront d’ailleurs), même s’il s’agit d’un personnage de BD. (Oui, oui, je t’entends d’ici : « Euh, mouais, le bébé marsu noir, une signification ? » Eh oui !) J’ai un peu peur qu’ils me toisent de haut, me disent que je suis bien gentille, petite fifille, mais qu’eux, ils font des tatouages, des vrais ! (Parce qu’il faut bien le dire, là, tous les tatoueurs sont des baraqués, tatoués et piercés des pieds à la tête, ce qui est un peu impressionnant quand on débarque la première fois en petites baskets blanches.) Mais non. Ils prennent le dessin (sans me regarder bizarrement le moins du monde), me disent qu’il n’y a pas de souci pour le réaliser et me fixent un rendez-vous. Ça y est, la machine est lancée ! (Et la légère angoisse mêlée d’excitation qui va avec aussi.) Quelques semaines plus tard, je passe haut la main mon baptême du tattoo. Et puis, un jour, ma mère me demande : « Dis, j’ai cru voir quelque chose, là, dans le bas de ton dos… ». (Ah ? Je sais pas… T’es sûre ? Où donc ?) Mais bon, je suis majeure et vaccinée n’est-ce pas ?! En vrai, ma mère aime bien mes tattoos, et mon père se résigne, car il connaît mon caractère rebelle ! (Cf. bébé marsu noir…) Mon deuxième tatouage arrive bien des années plus tard, en 2013, peu après ma séparation d’avec le père de mon fils. J’ai envie le faire dans le dos également, mais plus haut. J’aime qu’ils aillent « ensemble » si on en a plusieurs dans la même zone. Je choisis le petit oiseau de la BD du marsu, pour rester dans le style, et je demande au tatoueur que le trait de la queue forme un « N », qui est la première lettre du prénom de mon fils.


Les suivants s’enchaînent bien plus rapidement que les deux premiers ! C’est sans doute lié à la période compliquée que je traverse alors. Pour moi, un tatouage est une retranscription artistique d’une tranche de vie, d’une blessure, d’éléments ou d’événements importants de sa vie, de valeurs ou encore de personnes qui nous sont indispensables. (Non, non, je n’ai pas le prénom de tous mes ex tatoués sur la fesse gauche !!) Chaque dessin sur ma peau a une signification particulière.

En 2015, je m’attaque au poignet droit. J’ai envie de me faire tatouer à un endroit… que je verrai ! (Bah oui, c’est sympa de les observer dans un miroir ou en photo, mais je finis par oublier qu’ils sont là en fait !) Je dessine moi-même le croquis : une lune, pour toute la symbolique qu’elle représente, traversée d’une étoile filante (j’avais bien besoin de pouvoir réaliser quelques vœux !) avec deux boucles : ma grenouille et moi. (Comment ça, tu ne nous reconnais pas ?!)


En 2017, je découvre un salon spécialisé dans le tatouage polynésien, qui est exactement le style que je cherche depuis plusieurs mois. J’adore ! Un seul dessin peut renfermer tellement de significations différentes ! Là, j’avoue, je passe un peu à la vitesse supérieure. Autant mes trois premiers tattoos étaient de taille assez petite, ici, je pars sur un projet qui va quasi prendre tout l’intérieur de mon bras. Bien visible, donc. (Respire, papa, tout va bien !) En quelques mois, je passe trois fois sous l’aiguille. Je rajoute chaque fois une « boucle » à la précédente. Plus les tatouages passent, plus mon père s’y fait ! (Enfin, je crois…) Nan, et puis, bon, accessoirement, à ce moment-là j’ai quand même trente-neuf ans, donc, comment te dire… Je l’aperçois même qui vient jeter un œil, discrètement, mais avec une lueur curieuse dans les yeux, quand je montre au reste de la famille où est représenté mon fils. (Ils s’adorent, ces deux-là, mon père et ma grenouille.)


Oui, oui, si tu as bien suivi, je semblais partie pour un nouveau tattoo tous les deux ans ! 2013, 2015, 2017. Mais non, rien n’arrive en 2019. Par contre, 2021 pourrait bien marquer le retour de la pique ! Ça fait un petit temps qu’un projet mûrit dans ma tête : j’aimerais retravailler le petit oiseau que j’ai dans le dos. C’est d’ailleurs trop mignon parce que ma grenouille est en mode : « Ah ouais, mais tu touches pas au « N » hein ! » J’adore, car à la base, il n’est pas hyper fan des tattoos et chaque fois que j’en fais un, il s’inquiète de savoir ce que ça sera… Mais là, il veut pas qu’on touche au « sien ». (Il est représenté un peu partout, donc…) Les commentaires de certains potes me font aussi bien rire : « Nan, mais, en vrai, ça fait pas trop mal ?? » Alors, oui, j’vais pas te dire qu’on sent rien, mais on a tellement hâte de voir le résultat que franchement, ça compense ! Mon premier tatoueur m’avait dit : « C’est comme une griffe de chat », et l’image est pas mal, en effet. (Après, quand le chat il te griiiiiiiiiiiifffffffeeee pour faire un long trait, tu le sens parfois un peu passer…) Ça peut paraître étrange, mais avoir ces dessins imprimés, avec tout ce qu’ils représentent, me donnent une certaine force dans les moments un peu plus « down ». Ils sont réellement devenus une part de moi. Et oui, je sais, quand je serai vieille, ils seront moins beaux, mais c’est comme ça. Parfois, il faut aussi juste vivre, non ? (Dixit la nana qui aime généralement les choses claires et contrôlées !!) Je balaye toujours ces réticences d’un revers de la main en disant : « Eh bien oui, on sera tous moches avec nos vieux tatouages ! J’serai pas la seule ! » (C’est vrai, non ?) Je pense surtout que je les considérerai toujours comme faisant partie de moi…


Allez, j’te laisse, j’ai un dessin à faire ! (Promis, j’te montrerai le résultat !) À pluche, C.



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